Un programme d'Entrepreneurs du Monde

lundi 1 juin 2009

"Anh-Tho, mais quel drôle de nom !?"

Bonjour,

Je m’appelle Anh-Tho Chuong. « Anh-Tho », quel drôle de nom ?! C’est le prénom que mes deux parents, d’origine vietnamienne, ont choisi.
Mais revenons à nos moutons : qui est donc ce curieux personnage qui s’adresse à vous sur le blog de Chamroeun ?
Etudiante à l’ESCP Europe, j’effectue mon stage de fin de première année chez Entrepreneurs du Monde à Phnom Penh. Pourquoi ce stage ? Pourquoi le Cambodge ?

Pendant mes deux années de classe préparatoire à Paris, où l’on me dispensait un enseignement, ô combien intellectuellement passionnant, mais très abstrait par rapport aux métiers auxquels me formerait une « Business School », je me suis souvent interrogée sur le sens de ces professions : celles du marketing, de la stratégie, de la finance… D’autant que, issue d’une famille de médecins depuis de nombreuses générations, j’étais la première « dissidente » à emprunter la voie de l’école de commerce. Toutefois, les initiatives des associations humanitaires me paraissaient, de manière schématique, toutes extrêmement louables, car elles permettent d’apporter une aide d’urgence et reposent sur la solidarité de bénévoles, de donateurs… néanmoins c’est justement ce point précis qui les empêche, dans la plupart des cas, d’acquérir une véritable viabilité économique qui serait la clé de l’indépendance, et la garantie d’une certaine stabilité. Sur le plan humain, je crois à la volonté et à la gratitude des gens envers les personnes qui leur tendent la main, néanmoins, ce à quoi je crois encore plus, c’est en leur amour propre - quelle que soit leur condition – et à leur volonté de « s’en sortir par eux-mêmes ». C’est donc à cette notion d’ « empowerment » (donner aux personnes le pouvoir de contrôler leur existence, en leur laissant la liberté et la responsabilité de leurs initiatives), que j’ai été immédiatement sensible lorsque j’ai découvert le social business en général, et la microfinance en particulier.
Alors : pourquoi le Cambodge ? Pourquoi ne me suis-je pas rendue dans le centre vietnamien d’EdM a Dien Bien Phu ? Ici, les raisons personnelles prédominent. Née de parents d’origine vietnamienne, j’ai vécu 18 ans dans l’environnement très multiculturel de l’île de la Réunion (nommée ainsi car elle était qualifiée de « réunion des races »), multipliant mes voyages dans la zone (île Maurice, Australie…) , en Europe et en Amérique du Nord (Californie, Texas, Québec…), rendre visite à ma famille éparpillée aux quatre coins du globe suite à la guerre du Viêtnam. Je ne m’étais toutefois jamais rendue en Asie, et encore moins au Viêtnam, jusqu’en octobre 2008, où j’ai eu la chance d’accompagner mon père pour un voyage d’affaires à Hanoi d’une (si courte !) durée d’une semaine. Je tenais donc à renouveler l’expérience, mais cette fois-ci « à ma manière ». A l’ESCP Europe, au sein d’une association, et avec mes camarades de promotion, nous nous sommes engagés pour une mission d’enseignement de la culture française de 5 semaines à Hai Phong en juillet / août : la perspective de riches interactions avec les locaux nous avaient immédiatement séduits. Néanmoins, je ne souhaitais pas en rester à une vision « vietnamo-centriste » de l’Asie du Sud Est, ce pourquoi j’ai postulé pour un stage à Chamroeun. A la joie éprouvée lorsque je reçus la réponse positive de Frank Renaudin (directeur d’EdM) et de Grégoire Héaulme (responsable Asie), se mêlèrent interrogations, doutes, et craintes : pourquoi suis-je allée m’aventurer dans un pays dont je ne parle pas la langue ? Quel regard allaient porter les Cambodgiens sur moi, étant d’origine vietnamienne ? Serais-je à la hauteur de mon stage ? Avais-je les compétences pour ? Et si ce que je m’apprêtais à découvrir « sur le terrain » brisait mes convictions, mes « idéaux » sur le social business ?

C’est pour répondre à toutes ces interrogations, vous donner une idée concrète et vivante (je l’espère) de la vie à Phnom Penh, du travail minutieux et titanesque de Chamroeun, de ses branch officers, de ses managers, que j’alimenterai ce blog pendant le mois qui vient.
Vos questions, remarques, témoignages, sont les bienvenus pour enrichir les réflexions.

A très bientôt !

Anh-Tho.

2 commentaires:

Blogger Unknown a dit...

Tu as mis en pratique ton idée de blog;)...C'est super et le "1er article" (de ta plume du moins) est tout simplement passionnant, accrocheur et m'a permis de redécouvrir ta patte littéraire! Pressée de lire la suite!

1 juin 2009 à 17:10

 
Anonymous Anonyme a dit...

grace à votre site, je viens de trouver la meilleure façon d'aider mon pays. Depuis mon voyage l'année dernière, je cherchais, en vain.
il est vrai les cambodgiens souffrent d'un manque d'éducation. c'est un cercle vicieux, etant donné que l'école est payante, les plus pauvres n'auront jamais droit à l'éducation.
je suis convaincue que pour qu'une aide soit efficace,il faut donner les moyens aux cambodgiens de s'en sortir par eux-memes.les aider mais pas en faire des assistés.
cependant je constate un réel manque. il n'y a pas à ma connaissance de production, aucune richesse naturelle n'est exploitée(je ne sais pas si j'ai tort?)
kagna

3 octobre 2009 à 03:09

 

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